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vous pourriez vous adjoindre, pour mettre à l’étude et préparer les réformes, un petit Comité de 10 à 20 membres choisis par vous dans le L. K. (car celui-ci est trop nombreux pour pouvoir faire un travail utile et assez rapide; et d’ailleurs, ses membres sont loin de posséder tous la même compétence). S’il vous paraissait délicat de faire ce choix vous-même, alors notre Comité ne ferait qu’indiquer les points sur lesquels il y aurait lieu d’étudier les réformes, et sanctionner les propositions que vous lui apporteriez après étude et examen fait par votre Comité. Ainsi, non seulement votre autorité serait entièrement respectée aux yeux des Espérantistes, mais votre compétence d’auteur serait mise à contribution de la manière la plus honorable pour vous et la plus profitable pour la langue même. Tout cela concerne les rapports entre notre Comité et vous, assisté, si vous le voulez, du Lingva Komitato.

Voici maintenant comment on présenterait la chose au public. Bien entendu, notre Comité n’irait pas dire qu’il a „choisi“ l’Esp. entre tous ses concurrents, ni qu’il l’accepte à la condition qu’on y fasse telle ou telle retouche; ce serait évidemment trop bête, et cela non seulement ferait, comme vous dites, du tort à l’Esp., mais retirerait toute efficacité aux décisions du Comité. Non, il rédigerait sa décision dans le sens et à peu près les termes que vous indiquez et désirez; il proclamerait hautement que l’Esp. est la seule L. I. acceptable et praticable, la seule répondant à tous les besoins, ayant fait ses preuves, etc.; et il recommanderait très explicitement d’adopter telle qu’elle est, tant dans les écoles que dans les administrations publiques, et il ferait aussitôt les démarches nécessaires pour obtenir cette adoption. Après cela il indiquerait très discrètement les „études“ à faire sous une forme analogue à celle-ci: „Certains Espérantistes ont signalé au Comité quelques difficultés pratiques, ou ont demandé quelques simplifications… Le Comité a chargé le Dr. Zamenhof d’examiner ces questions, (avec le concours du L. K., s’il y a lieu), et de lui soumettre à ce sujet des propositions“. Pas un mot n’indiquerait ou ne laisserait supposer qu’il s’agit de „perfectionner“ ou de „réformer“ l’Esp. Aux adversaires ou rivaux on pourrait opposer l’adoption formelle et sans restriction de l’Esp. par le Comité; aux Espérantistes anciens on dirait: „Vous n’avez rien à craindre désormais, l’Esp. est adopté tel quel, vous pouvez continuer à l’employer et à le propager avec assurance“. Et aux profanes enfin on dirait: „Vous pouvez hardiment apprendre l’Esp., puisqu’il est adopté, et qu’aucune langue ne pourra le détrôner“. Ainsi la propagande de l’Esp. ne subirait de ce fait aucun arrêt ni retard, mais en recevrait au contraire une impulsion nouvelle, ce qu’il importe avant tout.

Maintenant, pour effectuer les réformes ou corrections (petites ou grandes), la méthode la plus sage et la plus sûre est celle que vous avez constamment préconisée, à savoir celle des néologismes. Nous n’avons garde de négliger, en effet, non seulement l’intérêt commercial